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Développer l’imaginaire en ittérature jeunesse

25 janvier 2017

 

Janvier sous zéro, coincé à la maison en raison d’une tempête ou d’une panne d’électricité qui bouscule nos plans, voilà un contexte parfait pour découvrir des lectures pas piquées des vers pour développer l’imaginaire de vos enfants. Entre un Michaël Escoffier qui se joue des codes grammaticaux et Élise Gravel qui nous ouvre la porte de sa création, je vous propose aussi une bande dessinée sans texte menée par le célèbre petit Poilu et un livre-jeu pour mieux connaître les arts.

Tous les mots n’existent pas

Michaël Escoffier et Matthieu Maudet (illustrateur), Tous les mots n’existent pas, Paris, Frimousse, 2016, 24 pages. 3 ans et +

« Tu sais que tous les mots n’existent pas ? Si, si, c’est vrai ! Tiens, celui-ci, par exemple : Gloubidou Eh bien…il n’existe pas […] Tu imagines si c’était un objet ? À quoi il pourrait bien ressembler ? » Et c’est là que le délire d’Escoffier devient absolument savoureux. À l’aide d’illustrations toutes simples, mais évocatrices, l’illustrateur Matthieu Maudet dessine ce que pourrait être cette chose. Un gloubidou de bain, un gloubidou de Noël, un bébé gloubidou... Vient ensuite une autre réflexion qui incite les enfants  à inventer leurs propres mots et à les utiliser à leur guise. Ça donne des résultats étonnants tels que « le gloubidou ritondelle va pitouille dans sa mirpoute ». Et pour mieux apprécier cet album, il faut faire la lecture à voix haute et amener les petits à participer. Une belle façon de jouer avec la langue, les mots, les lettres.

N'importe quoi!

Élise Gravel, N’importe quoi ! Le petit cahier noir d’Élise Gravel, Montréal, 400 coups, 96 pages. 6 ans et +.

On connaît Élise Gravel pour ses petits monstres qu’elle illustre ici et là et qu’on voit apparaître dans différentes histoires. Toujours plein d’humour, son trait, à la fois caricatural et naïf, a tout pour plaire. Dans N’importe quoi ! l’illustratrice invite les petits à entrer dans sa création, là où fourmillent toutes sortes de petits bonshommes intrigants : une page consacrée à des dessins de microbes, une autre à son amour pour E.T – passion qu’elle cache à son mari – une autre aux petites bêtes que sont Akim, Noah, Tuan, Henri, etc. L’humour de Gravel est contagieux et ouvrir ce carnet c’est tout comme entrer dans une salle de fête, là où ça grouille de vie, de couleurs. Pour ajouter à l’intérêt de l’ensemble, Gravel s’adresse directement au lecteur par le biais de questions, de « tu », de « ça te dis quelque chose toi ? » L’interaction est assurée tout comme le plaisir de découvrir les bibittes qui se cachent dans la tête de cette illustratrice craquante.

Petit Poilu – Le blues du yéti

Pierre Bailly et Céline Fraipont (illustratrice), Petit Poilu – Le blues du yéti, Paris, Dupuis, 2014, 32 pages.

Si vous ne connaissez pas encore la série « Petit Poilu », voilà une bonne occasion de la découvrir. Il s’agit d’abord d’une bande dessinée sans texte pour les tout-petits dans laquelle le poilu en question est un personnage qui pourrait à la limite ressembler à un schtroumpf noir affublé d’un nez tout rond et rouge. Dans Le blues du yéti, Poilu fait la rencontre de l’homme des neiges et lui apprend à devenir moins brusque, plus délicat dans ses mouvements. À la toute fin de chaque titre de la série, une page invite les lecteurs à comprendre ce qui vient de se  passer dans l’histoire et fait un lien avec la réalité. Ici, on explique que la balourdise, la maladresse peut parfois causer des soucis. Ce qui pourrait sembler didactique ou même moralisateur prend plutôt la forme d’une douce camaraderie.  Ce titre est paru l’automne dernier  dans un coffret regroupant trois tomes de la série. À savourer!

Déjoue les pièges des Arts

Pascale Hédelin et Benjamin Strickler (illustrateur), Déjoue les pièges des Arts, Nantes, Gulf stream, 2016, 48 pages.

Ce livre-jeu éducatif propose aux lecteurs de découvrir l’art à travers le temps. Présenté en 10 tableaux, chacun représentant une époque de l’Histoire, l’ouvrage a ceci de particulier qu’il donne à voir ce qui a marqué les époques mises en scène. Dans chacune des dix pages, le lecteur est amené à trouver huit anachronismes ou erreurs qui ne devraient pas faire partie du tableau présenté. Par exemple, dans « Les artistes de la préhistoire », on retrouve étrangement sur les murs de la grotte une fresque égyptienne. Encore, dans « Les bâtisseurs du Moyen Âge », des gratte-ciels figurent derrière une cathédrale en chantier et se fondent dans le bleu du ciel. Bien que l’anachronisme soit évident, encore faut-il savoir observer. Voilà donc un livre qui unit habilement culture, apprentissage et amusement.  Et si vous avez aimé, découvrez dans la même série, Déjoue les pièges de l’Histoire, de la Science et du Sport. De tout, pour tous les goûts.

Marie Fradette, l'auteure de ces suggestions est également collaboratrice au journal Le Devoir. Par ici pour découvrir ses chroniques!

Marie Fradette

par Marie Fradette